Ghost Administrateur
Messages : 45 Points : 45 Réputation : 0 Date d'inscription : 23/11/2014 Age : 24
| Sujet: Une silhouette dans cette immensité de glace... [PV Taïga] Sam 2 Mai - 21:57 | |
| Une silhouette féminine dans cette immensité glacée...
Ombre silencieuse dans un silence éternel, à jamais condamnée à l'errance et la solitude... D'un trot souple, ample, je traverse cette immensité de glace qu'est mon territoire, faisant jouer mes muscles sous mon pelage bien fourni, savourant la brise qui frôle mon corps. La danse des flocons m'émerveille, les jeux du vent me contentent. Je me perds dans les méandres de la beauté de ce spectacle, savourant simplement la vie, pure et simple. Le monde défile sous mes yeux, tandis que mes pattes, tour à tour, effleurent la surface glacée en soulevant quelques cristaux dérangés dans leur éternel repos. Un Esprit dans cette immensité, à jamais condamné à la solitude, pourtant, je m'en contente bien, et même, je la chéris. Les autres ne m'ont jusqu'alors apporté que problèmes et interrogations continuelles. Le sage est celui qui a des amis mais qui ne les rend pas indispensable, tel est le dicton qu'on m'a enseigné il y a bien longtemps. Tel est le dicton que je suis inconsciemment. Telle est ma personne. Les liens sociaux, tout cela, ce n'est qu'utopies, des songes qui passent aussi rapidement qu'on les voit apparaître, qui disparaissent à peine on ouvre les yeux, se réveille. N'y a-t-il seulement qu'une seule relation qui soit réelle ? Sur laquelle on pourrait s'appuyer ? Oui, ceci est une vision bien négative du monde social... Mais j'ai trop souvent souffert pour oser m'appuyer sur les autres, encore leur accorder le destin de mon bonheur. Je ne peux qu'être seul, compter que sur moi-même, et cela me suffit.
J'arrive en vue de la Forêt de Neige, ralentis. Il est parfois possible d'y trouver des bipèdes, néanmoins, le vent ne m'en apporte aucune odeur récente. J'ose donc m'aventurer dans les bois, lentement, sans un bruit, esprit dans cette froide éternité. N'importe qui n'aurait su me repérer sans me voir ou venir de derrière moi (ce qui est impensable, je l'aurais précédemment remarqué). Je ne suis qu'un fantôme, une ombre insignifiante. Un spectateur de ce monde sans valeur. Je secoue mon beau pelage gris clair, chassant les flocons qui s'y sont accrochés. La danse de ces virtuoses continue de m'impressionner après des années à les observer. Un ballet étrange, entraînant et pourtant toujours au même rythme. Je ne saurais me lasser de ce spectacle.
Néanmoins, à travers le rideau de neige, je perçois une silhouette canine. Je m'arrête aussitôt, bien droit dans la neige, véritable statue de marbre. La brise m'apporte une odeur lupine, féminine, faisant probablement partie d'une des meutes. Cela doit être celle de l'Est, selon mes lointains souvenirs. Je fronce le nez, espérant qu'elle ne me repérerait pas. Pas à mon odeur en tout cas : la brise est face à moi. Je me détourne, espère qu'elle ne verra pas ma silhouette fantomatique qui s'éloigne sans un bruit, tentant de disparaître derrière quelques sapins.
ϟ Codage par lea-angels ϟParoles en #696969 | |
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